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11.01.2009

In good we trust

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J Martin 1.jpg

John Martin : Good cop

C’est le genre de phrase qui me fait bicher.

Y’a qu’au Pays de l’art brut qu’on peut lire des choses comme ça : «Je n’ai pas de héros mais j’aime regarder les canards nager» Et le Pays de l’art brut, cette semaine ira de la rue de Lancry à Oakland : «I don’t have any heroes but I like to watch the ducks swim». C’est Teri Bowden, l’auteur de cette formule carrée comme la pensée d’un philosophe oriental. Et Teri Bowden avec 12 autres créateurs du Creative Growth Art Center verra ses œuvres exposées à Paris par la Galerie impaire du 15 janvier au 16 février 2009 :

terri bowden 3.jpg

Il y a dans cette liste des noms qu’on connaît déjà pas mal : Dan Miller, Aurie Ramirez, William Scott par exemple et plein d’autres à découvrir comme Louis Estape :

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James Farrell :

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Valerie Tribble, William Tyler :

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Olga Bielma :

Olga Bielma 3.jpg

and ainsi de suite. Découvertes à la clé, naturellement. Vernissage jeudi 15 janvier de 18 à 21 heures. L’exposition joue sur les mots et -ce qui est plus malicieux encore- sur la devise fameuse des U.S.A. : In good company we trust, c’est son titre. Amusante façon de rappeler que le CGAC est avant tout un collectif, un collectif de création groupant créateurs révélés et encadrement révélateur.

Une bonne compagnie vraiment et dont l’invitation sait trouver les mots qui nous chatouillent agréablement les tympans : «L’esprit innovateur et l’idée révolutionnaire de Jean Dubuffet, existe toujours et continue de se développer». Je ne sais pas si c’est vraiment vrai de chez vrai mais c’est tellement super à entendre que je vous le refais en anglais : «The innovative spirit and revolutionnary ideas of Jean Dubuffet, founder of the first collection of art brut, still exist and continue to thrive».

10.01.2009

Arte, Genio, Follia, frères siennois

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Buon anno nuovo a tutti di voi !

Si je vous présente mes vœux animuliens en italien c’est que le balancier brut est en train de pencher vers la botte de nos chers voisins.

Piazza del Campo 2.jpgEt tout d’abord vers la bonne ville de Sienne où votre petite âme errante se souvient du cappucino qu’on boit à la terrasse des bistrots de la Piazza del Campo. Mais ce n’est pas sur cette célébrissime place en forme de coquille St-Jacques que je vous entraîne mais bien Piazza del Duomo, au n° 2, là où se trouve le Complesso Museo Santa Maria della Scala.

veduta del Santa Maria della Scala su piazza Duomo.jpgEn quel honneur ? Ben tiens, pour une expo qui s’y prépare, mes cousins! Arte Genio Follia, c’est le nom de cette expo-poupée-gigogne. Allusion à Cesare Lombroso, bien sûr. Montée à partir d’une idée du critique d’art Vittorio Sgarbi dont vous pouvez apprécier le style sur les vidéos proposées sur le site officiel (chapitre Multimedia), elle va se positionner bravement à la lisière du champ artistique et psychiatrique pendant 4 mois (31 janvier-25 mai 2009).

poupees 4.jpgSi je la traite de poupée-gigogne c’est qu’elle va emboîter ensemble 8 «sezione» distinctes traitant chacune un aspect différent du vaste et passionnant sujet tricéphale choisi : les rapports entre l’art, le soit-disant génie et la folie. Les œuvres proviennent des plus importants musées d’Italie et d’Europe et chaque poupée a été confiée à un commissaire approprié. Faut-il que je vous énumère chacune de ces sections ? Oui, au risque d’être barbante. Chacun pouvant y trouver son boire et son manger suivant qu’il en pince pour l’histoire :

Section 1 : La Scena della Follia (parcours chronologique de la période médiévale à Lombroso)

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Jérôme Bosch

Genio e Follia al tempo di Nietzsche (section 3)

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Ernst Ludwig Kirchner

le point de vue artistique moderne ou contemporain (sections 3 et 8)

15. Edvard Munch - Murder.JPG

Edvard Munch

La Guerra nello sguardo degli artisti (regard des artistes sur une folie collective)

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Otto Dix

La Lucida follia nell’arte del XX secolo (Unica Zürn et Henri Michaux, Surréalisme, Actionnisme viennois)

39. Victor Brauner - Le ver luisant, 1933.jpg

Viktor Brauner

l’art brut (respectivement section 5, 6, 7) : Omaggio ad Hans Prinzhorn

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Franz Karl Bülher

Art brut proprement dit (curator : Lucienne Peiry)

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Giovanni Batista Podesta

Due casi emblematici : Antonio Ligabue e Carlo Zinelli

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Antonio Ligabue

Je traduis pas, vous avez compris. Cette exposition confronte à sa façon les œuvres des créateurs de l’art brut et celles des meilleurs artistes modernes et contemporains : Van Gogh, Munch, Strindberg, Kirchner, Ernst, Masson, Brauner, Messerschmidt etc. Mais à la différence de la plupart de celles qui se sont essayé -avec un succès relatif- à ce rapprochement périlleux, elle s’ordonne selon une structure souple qui semble autoriser cet exercice. Chaque section participe à l’ensemble et conserve son autonomie. Cela paraît fastoche mais il faut le faire ! Espèrons que ça tiendra la route. Un catalogue accompagnera l’expo AGF, on y verra sans doute explicité son concept original.

18:09 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, franz karl bülher, giovanni battista podesta, antonio ligabue | |  Imprimer | | Pin it! |

08.01.2009

Vernis sages et Fous vernis

vernissages couv.jpgC’est fou ce que Vernissages disparaît vite dans les kiosques!

J’avais aperçu sa couverture noire sur la table basse de je ne sais plus quelle galerie et les mots «ART BRUT» en gras blanc, chapeautés du vocable «DECRYPTAGE» en petites caps, m’avaient sauté aux yeux. Mais après, j’avais beau le demander dans les beaux quartiers, on me répondait qu’il n’y en avait plus, qu’on venait de vendre le dernier, que ça c’était arraché comme des petits pains. J’ai donc dû m’aventurer dans des quartiers tellement pouraves qu’il n’y poussera jamais la moindre galerie pour en localiser un dans une survivante maison de la presse des confins glacés du périphérique (brrr…). Qu’est ce que je ferais pas pour l’art brut!

RER sous la neige.jpgIl était tard et la marchande allait fermer mais j’avais l’air tellement en manque qu’elle a accepté de courir le risque de louper son RER qui la rapatriait dans sa banlieue enneigée (brrr..) pour me dépanner. Serrant contre mon cœur les 146 pages de Vernissages qui me protégeait du vent mauvais (brrr…), je suis rentrée dans ma tanière pour lire l’article de Christian Berst.

Car c’est encore lui qui s’y colle (ce garçon là n’arrête pas) en 5 pages sur 2 colonnes vachement bien illustrées de 6 repros couleurs visiblement choisies pour montrer au public des images auxquelles il n’est pas habitué. Pas de Wölfli, pas d’Aloïse, pas de Lesage, pas de facteurs chevaux mais un petit Zinelli (Carlo), un grand Domsic (Janko), un Plny (Lubos)

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et un Fusco (Sylvain) -qu’on voit si peu d’ordinaire-

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en bref : la bande des «O» à laquelle il faut ajouter un StOffers (Harald) au réseau de 1000 lignes minuscules et un Steffen (Charles) que personnellement je kiffe pas des masses (d’ailleurs il n’a pas de ô dans son nom).

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Intitulé De l’art des fous à l’art brut, le texte, plutôt optimiste en ces temps gla-gla-déprime, part du constat que, à un an de l’ouverture en France du musée de Lille-Métropole, «le XXIe siècle paraît mûr pour offrir à l’art brut la place qui lui revient». Selon Christian Berrrrrst, «la pratique de la collection de l’art brut était jusque là réservée à des initiés». Mais du fait de la reconnaissance publique, d’une tendance à la quête de sens et de l’adoubement du marché, «il apparaît que de plus en plus de jeunes collectionneurs cultivés, lassés du dogme de l’art officiel, sont frappés par l’invention formelle et la richesse conceptuelle inhérente à ces productions (d’art brut)».

Puisse-t-il avoir raison, ce monsieur Berst, car c’est, plus largement, à toutes les nouvelles consciences qui s’éveillent au monde de l’art brut que votre petite âme errante aime s’adresser plutôt que de réserver sa corrida aux seuls afficionados blanchis sous le harnois!

23:55 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, sylvain fusco, lubos plny | |  Imprimer | | Pin it! |

29.12.2008

Guo Fengyi, de Xi'an à Lausanne

Guo Fengyi autel de Bouddha.jpg

Des chinoiseries brutes ? Et bien voui, ça existe. Je vous parlais du rouge récemment et des chambres où il éclate. Voilà-t-il pas qu’en lisant l’article de Luc Debraine publié dans Le Temps.ch, j’apprends que Guo Fengyi, une dame chinoise de 66 ans, se glisse dans des habits rouges pour «entrer dans la transe de ses dessins». L’Orient est rouge, on nous l’avait déjà dit, mais Vues de l’esprit (c’est le titre de l’article de Debraine) fait bien de nous le rappeler.

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guo fengyi autoportrait.jpgIl nous rappelle aussi que Guo Fengyi qui transcrit ses visions sur du papier de riz, «se lance sans idée préconçue sur des feuilles en rouleaux, qu’elle couvre de ses visages sereins, de bouddhas, d’impératrices, de motifs entrelacés et de symétries répétitives».

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Il paraît qu’elle n’a jamais de vision d’ensemble sur les rouleaux où elle travaille. On aimerait bien voir ça. Malheureusement l’article est illustré d’une repro mini-rikiki. Donc je suis allée en emprunter sur l’espace Longue marche.

Sept des œuvres de ce créateur, qui n’a rien d’une artiste au sens banal du terme puisqu’elle prétend ne pas être l’auteur de ses dessins, sont entrés par don dans la Collection de l’art brut de Lausanne.

Ils mélangeront bientôt leurs fluides avec ceux de Lesage, Lonné, Crépin, Madge Gill et les autres médiumniques de la maison bien que, comme le fait finement remarquer Luc D., ils participent sans doute plus de «l‘agir sans l’agir» taoïste.

Guo Fengyi SARS.jpg

Lucienne Peiry, en charge de la Collection lausannoise, a sans doute lu Lao tseu. Elle sait que «Le tao donne naissance à l’Un, le Un au Deux, le Deux au Trois, le Trois aux dix mille êtres», elle poursuit une politique muséale qui vise toujours plus à souligner l’universalité de l’art brut.

Giovanni Bosco galione santa maria.jpg

Moi, ça me kiffe. J’ai noté avec satisfaction, dans 24 heures (actualités vaudoises), l’acquisition récente par ses soins d’une centaine de dessins du Sicilien Giovanni Bosco dont je vous répète depuis des lustres qu’il est un timonier très remarquable à la barre de son «galion espagnol» voguant sur l’océan de l’art brut.

23:33 Publié dans Ailleurs, Gazettes, Images | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, guo fengyi, giovanni bosco | |  Imprimer | | Pin it! |

28.12.2008

Road movie en Maine-et-Loire

 

la chambre rouge.jpg

De nouveau sur le bord des routes, je vous écris de mon local technique de fin d’année situé dans la chambre rouge d’un hôtel de charme.

ptit dej.jpgDe ce P.C. de campagne, installé dans un ancien chai où l’on prend le petit-déj dans un foudre de chêne, j’organise des road-movies sur les bords de Loire avec mon chéri que j’ai.

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On s’amuse comme des p’tits fous. On grattouille la glace sur le pare-prise.

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On s’fait des safaris-photos /poules.

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On prend l’apéro dans des bistrots grands comme des cabines de bateaux.

Rescapés de l’autoroute qui nous a crachés près de La Flèche, dans une petite ville qui porte le nom d’un personnage de Joris-Karl Huysmans (non ce n’est pas «Des Esseintes», grands décadents que vous êtes!), nous avons eu le bonheur de retrouver intact sur la route départementale 18 qui mène à Baugé, le charmant petit site de La Promenade

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avec son Mitterrand fleuri,

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son Pierrot à pois

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et sa petite meuf à la robe bleue et aux «avantages» avantageux, comme dirait Boby Lapointe.

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Sur une assez belle longueur et pour l’agrément de quelques automobilistes pressés, ce jardin propose en outre : hérons, cigognes, chats noirs, minous tachetés à profusion (enfin : en assez grand nombre).

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Des escargots aussi et des jambes de femmes, également en ciment peint, qui du bout du pied élegamment supportent des nids d’oiseaux. Au lieu de me faire défiler égoïstement ces images, prélevées par moins 5 degrés avec mon petit Lulu (Lumix) que j’ai eu pour Noël, j’ai décidé de vous en faire profiter, chanceux que vous êtes.

16:27 Publié dans Glanures, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

14.12.2008

La Pommeraie dans son jus

Pommeraie, Pommeraie, Pommeraie. Comment voulez-vous, qu’avec le lourd bagage intellectuel que je me coltine, ce mot-là m’évoque pas Nantes et André Pieyre de Mandiargues? La ligne 1 était bourrée jusqu’à la gueule, ce jeudi 11. Tout le monde semblait se rendre au vernissage de la Galerie Objet Trouvé, ce soir-là. Pour me soustraire un peu à la pression d’une mère Noël qui m’enfonçait ses cadeaux dans les côtelettes, je me répétais : Pommeraye. Et je pensais au passage du même nom que Mandiargues a si bien évoqué dans Le Musée noir.

les lampions à la bastille.JPG

Quand le tromé me cracha à la Bastille, c’était une autre chanson. On était loin de Nantes et de son fameux passage couvert. Disons, pour rester dans la note surréaliste urbaine qu’on nageait plutôt dans le Léo Malet. rue de charenton lune.JPGIl était dit que Paris ferait des pieds et des mains pour déployer sa magie glauque en l’honneur de La Pommeraie, cet atelier de création belge momentanément (jusqu’au 17 janvier 2009) arrimé au vaisseau amiral de Christian Berst. rue de charenton nuit vide.JPG
On eut donc droit aux lampions, à la lune masquée et à la couleur d’ambre de la rue de Charenton.
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A l’intérieur de la Galerie, une petite plante verte jouait les bonsaï, génie tutélaire de la fête.

A l’extérieur, une auto-jouet brillait sous la bruine verglaçante.

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Les œuvres étaient là et leurs créateurs aussi. On ne les distinguait guère des visiteurs. Pourtant ce devait être un gros effort, pour certains, de se retrouver là, loin de leur base, en compagnie d’inconnus bourdonnant comme des abeilles.

vue de l'exterieur.JPG

«C’est fatigant!» reconnaissait l’un d’eux qui appréciait le divan blanc d’Objet Trouvé. D’une bourrade amicale, Bruno Gérard qui, en temps qu’artiste chargé de cet atelier, a l’habitude d’encourager son monde, lui communiquait du réconfort.

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Est-ce l’accrochage ou une certaine hétérogénéité inhérente aux œuvres présentées ? Il m’a semblé que l’expo hésitait un peu entre la présentation générale du travail de l’atelier et l’hommage appuyé au trop remarquable Paul Duhem.

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Elle ne faisait qu’accentuer la différence entre la forte cohérence de l’œuvre de celui-ci et les réussites plus aléatoires des autres créations.

Mais, il faut dire que je suis mauvaise juge car plus j’ouvre les portes de ce Paul qui commençait toujours ses compositions en réservant sa petite part de signature, plus j’en suis raide dingue.

Il faut dire aussi que l’expo est complétée par un gros bouquin gris dont je n’ai pas pu m’approcher parce que -shit, crotte, zut- il y avait toujours un gros dos sur le chemin de votre petite âme errante.

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20:39 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, paul duhem | |  Imprimer | | Pin it! |

07.12.2008

Miss Animula versus Miss France

deviens-miss-france.jpgOn couronne Miss France, pourquoi pas Miss Animula ? Ou Mister Vagula of course, si vous préférez, selon que vous appartenez au genre taille fine ou au genre grosse moustache.

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Je sais pertinemment que les petits fûtés et les grosses malignes que vous êtes manquent pas une occase d’étaler leur science.
Du moins, si j’en crois la fréquentation sur ma note du 10 novembre 2008 : Shigabcd catalogue art brut.

Alors, pour ce qui concerne les drôles d’images noires qu’il fallait reconnaître sur ce post, voici les résultats :

coq nuage.jpgN° 1 : Henry Darger

 

 

 

 

 

cornes.jpgN° 2 : Judith Scott

 

 

 

 

 

ombrelle.jpgN° 3 : Madge Gill

 

 

 

 

 

pantin.jpgN° 4 : Janko Domsic

 

 

 

 

 

tête de cerf.jpgN° 5 : Martin Ramirez

 

 

 

 

 

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Si vous avez 5 bonnes réponses, vous avez le droit au titre d’Animulien(ne) de choc (A.D.C.).

medaille de bronze.jpgEntre 2 et 4 bonnes réponses, à celui d’Animulien(ne) méritant(e) (A.M.)

medaille d'argent.jpg1 réponse juste : vous avez encore un effort à faire pour être Animulien(ne).

0 réponse : c’est pas la honte mais presque.

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Un petit effort s’impose pendant les vacances de Noël. Profitez-en pour réviser chaque jour l’une ou l’autre des 427 notes que votre petite âme errante vous a proposées depuis qu’elle est sur le marché.

Et comme cette révision sera un plaisir plutôt qu’un pensum, c’est un exercice que je me permets de recommander à tout le monde, A.D.C., A.M. ou Animulien(ne) tout court. Un peu d’entretien ne peut jamais faire de mal à votre beauté animulesque.

20:24 Publié dans Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, henry darger, judith scott, madge gill, janko domsic, martin ramirez | |  Imprimer | | Pin it! |

03.12.2008

Zemánková (s) 2008/2009

invit zemankova.jpgZemánková-Praha : nouvel épisode à la Galerie Havelka, du 18 décembre 2008 au 27 janvier 2009. Sur le carton d’invitation, ça commence comme un épi, ça se poursuit en ailes de libellule, ça s’épanouit en collerette de dragon, en arêtes de poisson volant, en griffes de dents de lion. Anna Zemánková sème à tous vents, hisse son pollen, hurle son pistil. De sa tige monte une répétition de chauves-souris qui déroulent une gamme de membranes, rouges comme les touches d’un clavier imaginaire et belles comme des pierres précieuses.

illustration zemankova.jpg

Ce que les œuvres de cette grand-mère, éternelle dans la création, peuvent paraître musicales, c’est rien de le dire! La houle des gerbes sous le vent, la stridulation des insectes, le friselis d’un étang, c’est tout ça qui nous saute dans les oreilles autant que dans les yeux dans ce dessin de ZZZZZémankoVVVVVa. Ce que j’aime, c’est sa façon d’emprunter aux différents règnes : végétal, génital, bijoutier, sexuel, nourrissant ... Et puis Zemánková est la seule créatrice d’art brut disparue dont la petite-fille glisse de temps à autres des messages dans ma boîte aux lettres électronique :

«Milí přátelé,
ráda bych Vás pozvala na vernisáž výstavy Anny Zemánkové, která se bude konat příští čtvrtek 11.12. v 18:00 v galerii Havelka (Martinská 4, Praha 1). Moc se těším na setkání!
»
Terezie Zemánková

Merci à vous, Miss Terezie et si les demoiselles Alice Corbaz, Caroline Tripier, Eleonor Gill, Séraphine Burnat-Provins, Marie-Thérèse Bonnelalbay veulent me glisser un mot à propos de leurs mères-grand, votre petite âme errante leur dit : «ne vous gênez pas les filles

23:10 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : anna zemankova, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

30.11.2008

La Tombe à la Fille

couv bretagne insolite.jpgLa Tombe à la Fille sort de l’ombre à l’occasion du Guide Bretagne insolite et mystérieuse édité par Christine Bonneton. Ce haut lieu d’un culte pour ainsi dire «vaudou à nous» -parce que très peu contaminé par le formatage monothéiste européen en dépit de son vernis catho de surface- votre petite âme errante aurait pu vous en parler depuis longtemps déjà. Et attirer votre attention sur l’installation populaire qui va de pair.

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une copine.jpgJ’aurais pu vous raconter comment, après la lecture de l’article de Joël Bigorgne dans Ouest France des 18-19 août 2007, je me suis aventurée bravement, en compagnie de mon couteau suisse et de deux copines qui n’en menaient pas large, dans la forêt épaisse et humide (l’été était pourri) de Teillay à la recherche de l’arbre où fut pendue, il y a 200 ans et des, une victime des guerres civiles révolutionnaires.

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La jeune Marie Martin,18 ans, torturée par les Chouans pour n’avoir pas balancé les bleus, selon la légende qui court à la limite de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique.

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Si j’ai préféré me taire, si je n’ai pas pissé de la copie sur les sentiers hasardeux qui mènent au sanctuaire de Sainte-Pataude (autre nom de la martyre), où on n’est guidée que par des chiffons accrochés aux branches par les fidèles, c’est que cet endroit saturé d’ex-votos ready-made m’est apparu d’une authenticité à tomber.

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Et chacun sait que la médiatisation peut nuire gravement à la santé de tels lieux «magiques» où la ferveur se combine si bien au fétichisme des déchets qu’elle se transforme sans peine en art collectif.

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Il y a donc des cas où il vaut mieux pas se vanter d’être la première sur un sujet. La Tombe à la Fille pouvait prétendre à un répit, je m’en serais voulu de ne pas le respecter. Mais permettez maintenant que j’ouvre ma goule.

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A la différence de Joël Bigorgne qui prenait soin de citer les propos d’Yvon Mellet le maire de Teillay : «Les gens du coin entretiennent le lieu. Ils ont peur que, si l’endroit se dégrade, un malheur s’abatte sur eux», le commentaire inodore et sans saveur de Béatrice Magon, auteur du sus-nommé guide, n’a pas un mot de mise en garde pour ses lecteurs.

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Il est vrai que cette dame voit de l’insolite dans une librairie-salon de thé et du mystère dans une saint-sulpiciarde statue de Jean-Paul II ! Quant à ses titres, il vont des comparaisons éculées : «Une BD de pierre» (Les rochers sculptés de Rothéneuf), aux calembours beauf : «Ici on fait l’andouille de père en fils» (Guéméné).

Le moyen d’éviter après cela que les touristes aillent saucissonner sur les lieux de culte sauvages où se pratique un art d’autant plus art qu’il ignore son nom !

20:40 Publié dans Gazettes, Glanures, In memoriam, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, dévotion populaire, ex-voto | |  Imprimer | | Pin it! |

23.11.2008

Télérama visite Montreuil

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A plusieurs reprises, ces temps-ci, votre P.A.E. vous a parlé de la bonne ville de Montreuil. Et bien voilà-t-il pas qu’elle est rattrapée par la grande presse écrite.

 

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Le magazine Télérama consacre cette semaine (19-25 novembre 2008) son supplément SORTIR à la cité qui abrite l’asso abcd (Art brut, Connaissance et Diffusion). Dans la rubrique «à la carte» et sous un titre qui fait jurer ensemble le mot «culture» et l’adjectif «brute», B.P. (Bénédicte Philippe) nous apprend que B.D. (le collectionneur Bruno Decharme «à l’allure décontractée») a été l’assistant de J.T. (Jacques Tati), ce que nous savions déjà et qu’il «a été l’élève de monstres sacrés comme Deleuze ou Foucault», ce dont nous ne nous étions pas encore aperçu.

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Dans les limites imparties à ce court article, la place a manqué à la journaliste pour énumérer les «divers intellectuels» qui, par le canal des publications d’abcd, ont «nourri» les expos de cette industrieuse asso depuis qu’en 1999, «l’entreprise» a pris aussi «une dimension de recherche».

Ne reculant devant aucun sacrifice pour aller toujours plus loin dans l’information, je n’hésite pas, pour ma part, à vous citer les principaux noms de ces discrètes chevilles ouvrières qui, depuis 8 ans, ont figuré régulièrement aux divers génériques des diverses productions of abcd of Montreuil : Christian Delacampagne, Régis Gayraud, Vincent Gille, Jean-Louis Lanoux, Barbara Šafářová, Béatrice Steiner. Et si j’oublie un raton laveur, qu’il me le pardonne, nom d’un p’tit pré vert !

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